Bon à savoir !

1 livre sur 4 est détruit sans n’avoir jamais été lu

Soit 142 millions de volumes (romans ou essais) pour l’année 2015.

[Le Pilon : ensemble des livres neufs invendus destinés à être détruits. Il vise principalement à alléger le stock des éditeurs.]

Surproduction, délocalisation de la fabrication du papier et de l’impression des livres… une étude du Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic) tire la sonnette d’alarme sur les impacts sociétaux et écologiques de l’édition française.

Des grands groupes financiers ou d’envergure internationale : Hachette, Editis et Madrigall imposent à l’ensemble de la chaîne du livre des impératifs de rentabilité à court terme. Tant pis pour les œuvres d’accès plus difficile qui mettront plusieurs années avant de trouver leur public. Désormais, le livre est devenu un objet de consommation de masse dont la production obéit aux règles du marketing et de la publicité. « Les maisons d’édition doivent créer de la demande en “inventant” constamment de nouveaux produits », affirme le rapport. Une stratégie qui leur permet d’occuper le terrain et de créer un effet de masse sur les tables des librairies.

La pression toujours plus forte pour réduire les coûts de production a des effets désastreux sur l’emploi. « Les librairies ont perdu quasiment 10 % de leurs effectifs salariés estimés entre 2009 et 2014, rapporte l’étude. Et dans l’édition, ce sont plus de 1 200 postes qui ont disparu en 5 ans, soit 8,7 % de l’effectif. » Plus grave encore, l’industrie papetière, « 3e secteur le plus touché en France par les destructions d’emplois après les secteurs textile et extractif », a connu la perte de 1 emploi sur 3 depuis 2000. Le recours désormais majoritaire à la filière mondialisée du papier par l’industrie du livre a des impacts sociaux et environnementaux qui restent peu connus des professionnels comme du grand public. « Au Brésil, par exemple, d’où provient la majorité de la pâte nécessaire au papier de nos romans, des conglomérats de taille mondiale exploitent d’immenses plantations d’eucalyptus clonés au détriment de la biodiversité, des paysans locaux et des ressources en eau », s’indignent les auteurs de l’étude.

Des solutions existent pourtant pour un livre plus « durable », comme l’utilisation plus systématique de plantations de bois certifiées ou de fibres recyclées. Ces alternatives ne suffiront pas à mettre fin aux impacts sociétaux constatés. Selon l’étude, il faut transformer plus fondamentalement l’organisation et les pratiques de la filière en s’attaquant à la surproduction et en favorisant les livres éco-conçus. Une « révolution » qui ne pourra se faire sans une prise de conscience des enjeux par l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre, mais aussi des consommateurs.

Source : http://lebasic.com/wp-content/uploads/2017/08/Rapport-Edition_20170912.pdf

Acheter des livres d’occasion est également une bonne façon d’agir, merci; )